Let’s Play de jeu de rôle, comment le monter ?

25 février 2019

Étape 0 : L’enregistrement

Tout part de là bien évidemment ! J’enregistre notre let’s play de jeu de rôle directement dans Garageband, en mono piste (malheureusement, une limite de ma table). Rien de spécial à dire sur le sujet… de temps en temps on met en pause pour enregistrer… je passe sur les réglages de la table et sur l’installation d’enregistrement car elle est décrite dans un autre post.

Étape 1 : Découpage en épisode

La première étape du montage consiste à prendre l’enregistrement global d’une session de jeu (à peu près 5 heures généralement) et de le découper en épisode de 1h30 environ. Tout d’abord je nettoie rapidement pour couper le lancement de l’enregistrement (tests audio etc.) et la fin. Puis je balaye rapidement l’audio pour trouver les bons points de coupe (avec un bon cliffhanger des familles) et ainsi créer 3 à 4 blocs audio qui seront les futurs épisodes. Une fois cela fait il faut dupliquer un peu d’audio pour reprendre une partie de la scène de la fin d’un épisode au début du suivent. Pour finir les blocs sont fusionnés pour créer un fichier AIFF par épisode. A ce stade, aucun traitement du son n’est fait et je travail en AIFF pour ne rien perdre de la qualité.

Temps estimé : 1h

Enregistrement let's play part1

Découpage du chapitre 5 de la saison 2

Étape 2 : Nettoyage d’un épisode

La deuxième étape est la plus chronophage généralement. J’importe le fichier AIFF de l’épisode concerné dans un template de projet Garageband qui intègre le squelette de l’intro. Il s’agit ensuite d’écouter l’épisode et de procéder à la suppression des bruits parasites (heuuu, toux, appel téléphonique…) et des digressions inutiles (explications ou recherche de règle, blague qui briserait trop l’ambiance…) mais aussi raccourcir les jets de dès voir en supprimer. Le niveau de gain est constamment adapté pour compenser les différences entre les joueurs (merci le mono piste !) et des rampes sont mises en place pour adoucir les reprises de parole. En même temps je compose une petite cartographie de l’épisode avec le timing des moments forts et les éventuels besoin de bruitage, ce qui me sera utile à la phase suivante. Il peut aussi être nécessaire de découper des apartés et voir  à quel moment et dans quel ordre les intégrer. Une fois tout cela fait, les grands blocs audio sont fusionnés pour pouvoir être plus facilement manipulés à la phase suivante. Tout cela prend généralement 2 fois la durée de l’épisode, c’est assez variable entre un épisode où les joueurs discutent, un autre avec plein de combat et de jets de dès ou un dernier avec un joueur avec une toux persistante…

Temps estimé : 3h

Enregistrement let's play part2

Nettoyage de l’épisode #14 de la saison 2 (les premiers blocs ayant déjà été fusionnés)

Étape 3 : Introduction et conclusion

La troisième étape consiste à enregistrer l’intro et la conclusion de l’épisode (ou je les fais parfois en lot) puis de les intégrer. Pour l’introduction, j’ai plusieurs longueur de générique que j’ai rebouclé afin de pouvoir m’adapter aux différentes durées du résumé de l’épisode précédent.

Temps estimé : 1h

Enregistrement let's play part3

La conclusion de l’épisode #14

Étape 4 : L’habillage musical

La quatrième étape consiste à habiller musicalement l’épisode. Probablement la deuxième étape la plus longue et celle dont la durée est la plus variable en fonction de l’épisode, de l’inspiration, du travail préalable de sourcing des musiques…  Je passe pas mal de temps en dehors des montages à accumuler des titres, les classer etc. Je ne compterai ici que la propre à l’épisode.

J’essaie généralement de créer une thématique sonore par épisode ou par session de jeu. A minima il y a un travail d’adaptation du gain afin d’assurer un bon équilibre sonore pour que tout ce qui est dit reste audible pour l’auditeur (contrairement à un film on ne peut pas avoir du visuel + un audio qui prend le pas car nous n’avons qu’un audio). Il m’arrive aussi souvent de mixer les musique afin de créer des boucles ou des effets. On le voit dans le visuel par la superposition des pistes musicales. Et j’essaie de bien identifier les envolés ou des points particulier dans les musiques pour les faire correspondre à la narration.

Enfin pour finir il faut trouver la musique de fin et monter tout ça (transition avec la fin et intégration avec la conclusion).

Temps estimé : 2-3h

Enregistrement let's play part4

L’intégralité de l’épisode #14 avec l’habillage musical

Étape 5 : Le traitement du son

Pas vraiment une étape car en fait j’utilise la config de mon template Garageband. La piste des voix est traité avec un peu de voice enhancer et une réduction des graves (car j’ai des micros un peu sourds…). Et il faut savoir que de base il y a un peu de compression sur ma table.

Temps estimé : 0h

Étape 6 : Export

Un export en mp3 à mp3 192 kbps. Je désactive la normalisation du son de Garageband à l’export.

Temps estimé : 0h

Enregistrement let's play part6

Le fichier mp3 exporté

Et voilà ! Ensuite il y a une réécoute en diagonale du MP3 et ça part chez les beta auditeurs !

Au total, hors préparation du jeu et enregistrement, on est donc à 7-8h pour un épisode de 1h30.

 

EDIT : J’AI, DEPUIS L’ÉCRITURE DE CET ARTICLE, ACHETÉ UNE NOUVELLE TABLE PERMETTANT L’ENREGISTREMENT EN MULTI-PISTE. CELA DEVRAIT ACCÉLÉRER LES CHOSES NIVEAU MONTAGE. JE FERAIS UN NOUVEL EDIT DE CET ARTICLE APRÈS MES PREMIERS TESTS !

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2 comments on “Let’s Play de jeu de rôle, comment le monter ?

  1. Merci de ce retour détaillé et il faut avouer que le rendu le vaut bien.
    Qu’est ce que le multipiste changerait à ton process de production ?
    Est ce que le fait de faire le montage et de savoir que le scénario serait monté à modifié ta façon de maîtriser (sessions plus cadrée, cliffhanger plus préparé …)?
    A part l’ambiance musicale, il y a assez peu d’effets sonores, est ce un choix volontaire pour garder une certaine ambiance ou plus une contrainte afin de gagner un peu de temps?
    Et enfin, est ce que tu as travaillé à chaud avec la séance en tête ou l’a tu redécouverte à l’écoute?

    • Merci pour tes questions 🙂

      1/ Le multipiste ne me permettrait qu’une chose : pouvoir faire un nettoyage plus propre et plus rapidement. Par exemple lorsque je souhaite faire une coupe entre deux phrase d’un participant A mais qu’un participant B a parlé par dessus l’autre entre temps. Là je suis soit bloqué, soit fait un truc compliqué et dégeux avec des rampes alors qu’avec le multi piste ben je coupe le participant B et je coupe tranquillement mon participant A. Ou un exemple plus simple dans cette dernier chapitre, Xeutrope à une sale toux, là j’ai du en couper une trentaine car il tousse quand personne ne parle mais il est très difficile de couper quand il tousse quand quelqu’un parle. Avec le multi piste ben je peux tout couper sans soucis et garder intacte la phrase de l’orateur à pleine puissance.

      2/ Pour ces deux premières saisons, le fait de savoir que j’allais faire du montage n’a pas influé sur le mastering. Par contre le fait que cela allait être un podcast a influencé le scénario et sa construction. Comme je l’explique dans le Podcast Frankenstein, mon ambition est d’utiliser le JDR pour produire une fiction, je pense donc au spectateur, je pense « visuellement » à des scènes etc.
      En revanche maintenant que j’ai monté deux saisons je pense que cela devrait avoir une influence car des choses sont à corriger. Cela ne sera visible que dans la saison 4 par contre car la 3 est déjà produite.

      3/ Alors en effet peu d’effets sonores car je trouve cela assez difficile à trouver si on veut du quali et je trouve que ca fait assez artificiel au final. Ou il faudrait en mettre partout tout le temps. Pour l’instant je n’insiste que très rarement à un moment précis grâce à cela. Je ne sais pas trop si je devrais les supprimer ou en mettre plus…

      4/ Étant donné le délai entre l’enregistrement et le montage (plus de 2 ans…) j’ai clairement redécouvert lors du montage. Avec le recul je pense que c’est un avantage même si c’est plus chronophage, on est plus facilement à la place de l’auditeur.